L’extension du domaine de la pute, c’est à quoi il m’a semblé assister ce matin, à entendre sur France Inter, Michel Houellebecq et Bernard-Henri Levy se plaindre d’être mal aimés par la critique, se plaindre de la mauvaise image médiatique qui s’attache à eux – eux qui par ailleurs vendent des livres par centaines de milliers moins par leur talent que par une surexposition médiatique, justement, et qu’ils entretiennent avec une science rare.
Ils ont donc écrit un nouveau livre, ensemble cette fois. Sur la couverture, ils se sont autoproclamés Ennemis Publics – et je n’en lirai d’ailleurs pas davantage. Ainsi, les voilà qui promènent aussitôt, de plateaux de télévision en studio de radio, en passant par tout ce que la France fait de magasines, leur longue plainte de mal-aimés, chacun bien calé dans la caricature de lui-même – le dandy vulgaire et le prolo chic, images très soignées – parce qu’ils savent l’un et l’autre que c’est pour eux, encore, le meilleur moyen de vendre.
On apprenait hier, cependant, que le très discret Jean-Marie Le Clézio avait obtenu le prix Nobel.
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Source : Houellebecq-BHL ou l’extension du domaine de la pute |