Sarkozy est entré en campagne.
Tout a été réglé dans les moindres détails. Il avait dans sa manche un entretien dans le Figaro, l’ouverture d’un compte Tweeter, un passage à TF1, un slogan, une affiche de campagne, une rencontre avec des Français militants UMP, un premier meeting, une stratégie de campagne – balayer d’un revers de main le bilan catastrophique de sa présidence et taper sur François Hollande -, mais pas de projet.
Sarkozy ne propose rien aux Français, sinon sa propre candidature.
Ha si ! Deux referendums. L’un qui permet de stigmatiser l’étranger, ce délinquant. L’autre qui permet de stigmatiser le chômeur, ce fainéant, cet assisté. Sarkozy propose sa candidature aux Français afin d’avoir l’occasion de leur poser ensuite deux questions… On y verra sans peine l’aveu que lui-même n’a pas la moindre réponse à leur proposer.
Il est vrai qu’il y a cinq ans, il avait beaucoup promis. Pour ensuite peu tenir. Elu sur la promesse du travailler plus pour gagner plus, proclamé président du pouvoir d’achat, il avait débuté son mandat par des milliards de cadeaux fiscaux aux plus riches – après avoir pris ses aises sur le yacht de l’un d’entre et avoir augmenté sa propre rémunération de 172% -, pour le finir en augmentant la TVA pour tous – après avoir créé 24 nouvelles taxes en 5 ans, et en avoir augmenté tout autant.
75 milliards de cadeaux aux riches à un bout, une hausse injuste de la TVA à l’autre. Et dans cet intervalle, la France s’est affaiblie : 1 millions de chômeurs supplémentaires, une hausse de 700 milliards de la dette publique, 350 000 emplois industriels détruits, 350 000 personnes supplémentaires sous le seuil de pauvreté…
Sarkozy est de nouveau candidat. Il aime être le président. Ça le flatte. Alors il utilisera les mêmes méthodes pour y parvenir.
Il va promettre beaucoup, tout, n’importe quoi et même le contraire. Il s’en moque, il ne se sent pas obligé de tenir.
Il va désigner partout des responsables, des boucs-émissaires. Dire à chacun qu’un autre est responsable de sa situation difficile. L’autre : l’immigré, le chômeur, l’assisté, le fonctionnaire, le juge…. La gauche et les 35 heures même, aucune énormité ne lui fait peur.
Il va sur tous les plateaux se plaindre d’être victime d’un antisarkozisme primaire, qu’on attaque sa personne, lui le pauvre petit calimero… qui s’en ira aussitôt répandre tout le fiel possible sur François Hollande – qui lui a un projet, mais il faut à Sarkozy éviter à tout prix qu’on en parle, non plus que de son propre bilan.
Mais voilà, ce qu’il faut aux Français retenir, ne pas oublier, c’est précisément cela : Sarkozy, son projet c’est son bilan.