juin 2007 : « Le président de la République ne peut être l’homme d’un parti ou d’un clan […] Je n’ai plus le droit de raisonner comme un chef de Parti, je dois raisonner comme un Président de la République à la hauteur de ses responsabilités ». (Nicola Sarkozy)
5 juillet 2008 : Nicolas Sarkozy, président de la République et en charge de la présidence française de l’Union Européenne, se rend au Conseil National de l’UMP où il fait un discours : « Imaginons un peu ce qu’il serait advenu de la France et de son débat politique, lorsque nous avions des ministres communistes et des dirigeants socialistes au gouvernement de la France. Heureusement qu’il y avait l’Europe pour empêcher ceux-ci d’aller jusqu’au bout de leur idéologie et de leur logique« .
« La France a besoin de l’Europe et l’Europe a beaucoup apporté à notre pays« .
C’est par cette phrase que le petit président, cherchant sans doute dans un éclair de lucidité à prendre de la hauteur, aborde la question européenne. Et à ce stade, on pourrait presque naïvement se prendre à espérer que soucieux d’être en effet « un Président de la République à la hauteur de ses responsabilités », celui-ci va poursuivre sur une analyse construite et sérieuse des bienfaits réciproques de la France et de l’Europe.
L’espoir aurait été de courte durée pour les naïfs. L’irresponsabilité hargneuse de ce président décidément sans envergure reprend aussitôt le dessus et le voilà qui se lance dans un numéro de clown : « Imaginons un peu ce qu’il serait advenu de la France et de son débat politique, lorsque nous avions des ministres communistes et des dirigeants socialistes au gouvernement de la France. Heureusement qu’il y avait l’Europe pour empêcher ceux-ci d’aller jusqu’au bout de leur idéologie et de leur logique« .
merci à Les mots ont un sens
Il n’est pas anodin de noter les rires gras et complaisants des barons de l’UMP, assis aux premiers rangs. Ceux-là savent bien que désormais, et tant que ce clown sera en poste, la France leur appartient. Et leurs bouches avides de se tordre, tandis qu’une bave satisfaite leur coule des lèvres.
« Désormais, quand il y a une grève en France, personne ne s’en aperçoit ! »…
On comprend alors soudain que ce que le petit président signifiait à son peuple revanchard était en réalité ceci : Bon peuple de Sarkozie, sachez que nos efforts n’ont pas été vains. Le cancer démocratique est en rémission et le péril rouge s’éloigne. Puissants et réactionnaires de tous les pays, réjouissez-vous !… car vous voici bientôt sauvés de la chienlit bolchévique.
Le pire étant probablement que le petit Sarkozy fait corps avec son délire rédempteur…
Source : Sarkozy, président d’un clan
Billet précédent : Popularité Sarkozy : pas d’effet Ingrid Bétancourt