Nov 292008
 

Au soir de son élection et au sortir du Fouquet, Nicolas Sarkozy avait osé déclarer : « Je ne vous trahirai pas, je ne vous mentirai pas, je ne vous décevrai pas. » Et depuis, il n’a cessé de réclamer qu’on veille bien « le juger sur ses résultats. »

Et puis il voulait être « le président du pouvoir d’achat », il avait annoncé le retour au plein emploi et promis que d’ici deux ans, en France, chacun aurait droit à un toit et on ferait en sorte que « nul ne puisse dormir dans la rue et y mourir de froid. »

A peine deux ans plus tard, nous apprenons qu’avec 100 000 chômeurs de plus en trois mois, la France compte de nouveau plus de deux millions de chômeurs – sans compter tous les radiés et les précaires qui n’entrent plus dans les statistiques officielles(*). Nous ne sommes pas encore entré dans l’hiver, mais au cours de la semaine passée six personnes privées de domicile sont mortes dans la rue. Et les français ont désormais bien compris qu’ils n’ont peu à espérer en terme d’augmentation de leur pouvoir d’achat, bien au contraire.

Mediapart a réalisé une très éclairante carte de la crise économique, et donc sociale, qui frappe la France :

carte de la crise
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Et pendant ce temps là, le président-menteur gère une situation qu’il a largement contribué à créer par effets d’annonces successives. D’abord en niant la crise, puis en se contentant de s’attaquer à son aspect financier et dilapidant des milliards d’euros sortis miraculeusement de caisses vides pour renflouer des banques sans leur imposer la moindre contre-partie contraignante en matière de prêts aux entreprises ou aux particuliers ; ensuite en refusant des semaines durant l’idée d’un plan de relance, pour enfin faire annoncer la présentation la semaine prochaine… d’un plan de relance – dont on peut parier déjà qu’il ne s’agira que de quelques mesures conjoncturelles, qui frapperont les esprits mais dont la mise en oeuvre ne saurait remettre en cause l’indépassable credo libéral qui, par delà ses discours, anime chaque décision de ce tout petit président décidément sans envergure.

Chaque année, le paquet fiscal distribue quinze milliards d’euros à ceux qui en ont le moins besoin. En cadeau de rentrée des classes, les banquiers mauvais élèves ont reçu trente milliards d’euros d’argent public. Les amis du petit père des people, Bouygues via TF1 et Bolloré via la TNT, trouveront dans leurs petits souliers privés la mise à mort du service audiovisuel public français, et en particulier de France Télévision. Et le président lui-même n’a pas oublié de se servir en faisant voter une augmentation conséquente du budget de fonctionnement de l’Elysée. Mais, dans les semaines et les mois à venir, les français verront quant à eux leur pouvoir d’achat reculer à mesure qu’ils rejoindront les rangs des chômeurs et des précaires. Et au bout de la chaîne de la casse sociale, d’accident de la vie en accident de la vie, quelques uns qui auront perdu jusqu’à la possibilité d’avoir un toit sous lequel s’abriter, mourront seuls et anonymes, de faim et de froid, en France.

Merci qui ?

(*) Fin octobre 2008, 2.004.500 demandeurs d’emploi étaient inscrits à l’ANPE dans la catégorie 1, qui sert de baromètre de référence depuis 1995, et qui ne retient que les personnes cherchant un emploi à temps plein en CDI et n’ayant pas travaillé plus de 78 heures dans le mois écoulé.

Si en revanche on englobe l’ensemble des inscrits en catégorie 1, 2, 3, 6, 7 et 8, c’est-à-dire incluant les chômeurs ayant un pied dans le chômage, un pied dans l’emploi, on atteint cette fois le chiffre de 3,15 millions.

Où l’on parle de : La carte de la crise


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