Le Tout sauf Ségo, la (mauvaise) réponse au Ségolène Sinon Rien… et petite revue des contributions pour le Congrès du PS.
Où l’on découvre que quoi qu’en disent Ségolène Royal, les médias et la droite, les socialistes ont quelques idées.
Quand je lis que dans la contribution « Une vision pour espérer, une volonté pour transformer » est évoqué l’individualisation des parcours scolaires, l’instauration d’un bouclier logement, des mesures concernant les sécurités et le vivre ensemble, une stratégie de relocalisation économique, le développement du micro-crédit, la mise en place d’une CSG patronale, entre autres…
Quand je lis que dans la contribution « Besoin de Gauche » le développement durable apparaît comme principe de base de l’action politique et économique et sont proposés sept conventions nationales pour la période 2009-2010 comme chemin pour l’émergence d’un projet alternatif ambitieux, cohérent et crédible…
Quand je lis dans la contribution « Utopia » la volonté qu’émerge une gauche d’avant-garde fondée sur une identité écologiste, altermondialiste et antiproductiviste et sont évoqués les ruptures avec la rentabilité du capital comme unique objectif, avec la religion de la croissance, avec le culte de la consommation, avec la valeur aliénante du travail…
Quand je lis dans la contribution « Urgence Sociale » les dix questions fondatrices que soumet Pierre Larrouturou aux rédacteurs de motions et qui sont autant de propositions de innovantes et ambitieuses…
Quand je lis que dans la contribution « Reconstruire à gauche » sont évoquées le conditionnement des exonérations sociales aux accords salariaux, la modulation du taux d’imposition sur les sociétés, la revalorisation de la fonction enseignante, entre autres…
Quand je lis que dans sa contribution, Marylise Lebranchu aborde les thèmes de la question alimentaire, des solidarités territoriales, des conditions de travail et de la responsabilité des employeurs, du développement durable de l’industrie, de la démocratisation de l’enseignement supérieur, de l’impôt européen sur le capital…
Quand je lis que dans la contribution « Réinventer la Gauche » on parle du relèvement de l’impôt sur les bénéfices, d’imposition des revenus financiers, de VIème République parlementaire, de planification écologique…
Quand je lis que dans la contribution « D’abord, Redistribuer les richesses » on parle très concrètement de fiscalité redistributive et de construction de l’unité de la gauche…
Quand je lis que dans la contribution « Changer ! » est proposé un retour à une intervention publique vertueuse et l’instauration d’un salaire minimum universel…
Quand je lis toutes ces contributions et que je m’aperçois que les idées foisonnent dans chacune d’elle et souvent se rejoignent, je me dis qu’il faut faire preuve d’une prétention assez exceptionnelle pour choisir ce moment précis pour titrer un livre « Si la Gauche veut des idées » et laisser penser que sans son auteur la gauche serait démunie, incapable de proposer une alternative crédible, faisant en cela le jeu de la droite qui ne perd pas une occasion de rabâcher ce qui de toute évidence est une contre-vérité, pour ne pas dire un mensonge éhonté.
Surtout que lorsque je lis la contribution « Combattre et proposer » de cette même Ségolène Royal (vous aviez deviné que c’était elle dont il s’agissait), je n’y trouve rien qui ne se trouve aussi dans les autres contributions, sinon la cérémonie républicaine – proposition qui si même elle n’était pas aussi imbécile qu’impraticable ne pourrait suffire à prétendre faire de son auteur le messie de la Gauche. Cette façon de tirer en permanence la couverture à soi, cette manie d’avoir toujours l’air de dire « Moi Ségo toute seule Je…« , invitant implicitement ses soutiens à bêler à l’unisson l’idolâtre rengaine du Ségo Sinon Rien, explique probablement pour une bonne part la tentation épidermique du Tout Sauf Ségo.
Et je m’empresse de préciser que pour ce qui me concerne le TSS est une autre imbécillité. Etant fortement concentré sur les possibilité de victoire de la Gauche en 2012 et sa capacité alors de réellement transformer la société, étant par ailleurs de plus en plus convaincu que le positionnement politique et la stratégie de conquête de Ségolène Royal sont inévitablement perdants, et parce qu’en outre je continue de penser que ses piètres qualités oratoires sont pour elle un handicap majeur, j’en suis pour ma part à un très simple PE : Pas Elle !
La bonne nouvelle est que, hormis la contribution de Manuel Valls qui me semble d’une pauvreté assez sidérante, l’ensemble des contributions que j’ai pu lire (je crois qu’il manque encore Benoit Hamon et Bertrand Delanoë à l’appel, peut-être François Hollande ?…) permet de nourrir de réels espoirs quant à la tenue d’un vrai débat de fond. La cerise sur le gâteau étant qu’il y a dans tout ça de la bonne vraie gauche avec des vrais morceaux dedans.
La surprise : sur le fond des propositions, et si l’on écarte la question de la présidentialisation du Parti Socialiste, les motions Aubry, Royal et… Fabius sont étrangement similaires.
Source : Ségolène moi toute seule Je