Nicolas Sarkozy se rendra à Pékin pour la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques. Le coprésident des Verts européens, Daniel Cohn-Bendit, a estimé, mercredi 9 juillet, que cela relevait de « l’immonde » et que cette décision ne visait qu’à vendre des « centrales nucléaires et des TGV » aux Chinois.
Le jeudi matin, Nicolas Sarkozy était présent à la réunion plénière du Parlement Européen et Daniel Cohn-Bendit lui a dit son fait sans nuances. Dans un virulent discours, la voix blanche d’émotion, il lui a notamment reproché sa décision de se rendre aux Jeux-Olympiques de Pékin, estimant que c’était « minable« .
« Vous allez manger avec des baguettes avec le président chinois Hu Jintao. Je vous souhaite bon appétit« , a commencé Daniel Cohn-Bendit qui pour l’occasion portait le T-Shirt de Reporter Sans frontières montrant les anneaux olympiques menottés.
« Quand vous rédigerez votre autobiographie, vous regretterez ce que vous avez fait« , a-t-il ajouté, estimant que Nicolas Sarkozy avait « une occasion en or » de dire : « Je ne participerai pas à la mascarade du Parti communiste chinois« .
« C’est une honte, c’est minable d’aller à l’ouverture des Jeux Olympiques« , a conclu l’ancien leader de Mai 68.
Ne vous demandez plus pourquoi le petit candidat, pas encore petit président, clamait qu’il voulait « liquider l’héritage de Mai 68 une bonne fois pour toutes« . Voyez plutôt : cette liberté de parole, ce ton irrévérencieux, c’est tout de même insupportable !…
Nota Bene : Robert Ménard, le président de l’association Reporters sans Frontières, avait auparavant déclaré sur RTL: « Nicolas Sarkozy nous avait dit : ‘je ne prendrai pas de décision avant d’en parler aux autres pays européens’. Il y a un certain nombre de pays européens qui ne veulent pas y aller (…) Il leur a demandé leur avis à eux ? Il nous avait dit : ‘J’irai ou j’irai pas, selon l’avancée des discussions entre les autorités chinoises et les proches du Dalaï-lama’. Mais où elles en sont ces discussions ? Y a pas l’ombre d’une avancée. Sur la Chine, il nous avait expliqué à longueur de temps, quand il était candidat : ‘C’en est fini avec la realpolitik. C’est pas en faisant des affaires qu’on recadrera les droits de l’homme’. C’est exactement ce qu’il fait. Il a trahi tous ses engagements dans cette affaire là. Je suis furieux car c’est un coup de poignard dans le dos des dissidents chinois. A quelque semaines des JO, c’est un blanc-seing pour la répression. Voilà ce que c’est cette position [de Nicolas Sarkozy, ndlr] ».
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Crédit dessin : Maëster
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