Nicolas Sarkozy a déclaré :
Je mets la situation du moment sur le compte de l’amertume mais j’ai été particulièrement choqué et pour ne pas dire blessé par un certain nombre de propos qui n’ont rien à voir avec le débat démocratique puisqu’ils sont tout simplement injurieux […] Franchement, si rénover la vie politique c’est faire des procès de Moscou comme ceux auxquels on assiste depuis quelques heures, ce n’est pas de la rénovation de la vie politique.
Quoi, vous n’aviez pas vu passer cette déclaration ? Elle est pourtant rapporté par l’AFP, une dépêche datée du 27 avril. C’était hier, ou presque… C’était le 27 avril 2007, entre les deux tours d’une autre présidentielle.
En quoi ceci est intéressant aujourd’hui ?
Depuis lundi, mon projet serait devenu extrémiste. Depuis lundi, c’est un déchaînement, j’aurais durci et extrémisé mes propos. On me fait un procès d’intention, un procès stalinien, comme à la belle époque.
Ça en revanche, c’était hier, le 27 avril 2012.
Cinq ans plus tard, jour pour jour, Nicolas Sarkozy est toujours au même endroit, use des mêmes arguments. Il enchaîne les outrances aux dérapages, ses adversaires républicains réagissent, et le voilà qui se déclare la victime, cette pauvre petite victime que le système, forcément soviétique, voudrait abattre.
Le billet que j’écrivais à l’époque, rapportant la dépêche de l’AFP et les propos de celui qui était en passe de devenir président pour le plus grand malheur des Français – sauf les plus riches et les plus puissants d’entre eux, les amis de ce président anti-système [sic !] – était titré Sarkozy menteur. En exergue, j’avais écrit : « Nier une vérité n’est pas la faire disparaître. C’est simplement mentir. »
Rien n’a changé en cinq longues années. Nicolas Sarkozy utilise toujours les mêmes ficelles. Et il est encore bon nombre de Français pour s’y laisser prendre. Moins toutefois, beaucoup moins, et l’on est aujourd’hui fondé à espérer que cette fois cela ne suffira pas, qu’il n’aura pas réussi à tromper suffisamment d’entre nous pour avoir l’occasion de nous trahir.
Nicolas Sarkozy n’a pas changé, n’a jamais changé et ne changera jamais. Normalement, d’ici deux jours, histoire aussi de peaufiner le piège, Nicolas Sarkozy devrait s’en prendre à l’héritage de Mai 68…