Il y aurait dans toute religion les germes d’un fanatisme barbare ? Oui, sans aucun doute. C’est même le principe – pas celui de la croyance, mais celui de la religion constituée et qui prétend dicter aux hommes où est le bien, où est le mal et comment ils doivent vivre leurs vies d’hommes.
Les germes de l’intolérance à l’autre, donc du fanatisme, sont consubstantiels au fait religieux, et la longue Histoire des religions le démontre aisément.
Et c’était cela même précisément que les athées de Charlie Hebdo dénonçaient et combattaient à coup de dessins et d’outrances, dans la longue tradition des bouffeurs de curés – dont je suis.
Ces germes seraient en pleine éclosion aujourd’hui au sein de l’Islam ? C’est une évidence. Et à travers le monde, les musulmans sont – de très loin – les premières victimes de ce fanatisme islamiste qui se développe et se déchaine.
En revanche, il est essentiel d’éviter de nourrir ces mêmes germes et de favoriser leur éclosion en laissant planer un doute sur le fait que le musulman serait par essence une menace.
Alimenter le feu de la haine c’est feindre d’ignorer que l’immense majorité des musulmans sont des hommes et des femmes du commun, c’est-à-dire en particulier qu’ils ne sont pas des assassins et qu’ils vivent leur croyance religieuse comme une histoire à la fois intime et de communion, en paix avec les autres.
C’est cela, ne pas faire d’amalgame.
Post Scriptum. Il semblerait que les deux terroristes achetaient leurs clopes dans le bar tabac de l’avenue de Clichy. Or, aux dernières nouvelles, le patron dudit bar tabac n’a pas condamné fermement l’attentat qu’ils ont perpétré contre Charlie-Hebdo. Faut-il stigmatiser l’ensemble de ses clients ?
