La fille en rouge. La fille blonde en robe rouge qui habite chez moi. Sa robe est courte et ses jambes sont longues. Tout en haut est accroché son sexe. Rouge et invisible, son sexe. Elle habite chez moi. Elle m’accompagne quand je sors. Dans la rue, les hommes se retournent sur elle. Elle aime ça, elle sourit en balançant les hanches. Son sourire est une invitation à laquelle aucun jamais ne répond. Ils baissent la tête, se contentent de la regarder par en-dessous, les hommes, la déshabiller furtivement du regard, en imagination. Lui arracher violemment sa robe rouge et que paraisse son sexe invisible. En imagination. Elle ne rougit pas et les yeux exorbités des hommes finissent par exploser. Les lambeaux de leurs fantasmes sont projetés contre les murs gris de la ville. Elle aime ça, elle sourit en balançant les hanches, la fille en rouge. Elle habite chez moi. Ça les rend fous, les hommes dans la rue, leurs yeux exorbités explosés à force de ne pas voir le sexe invisible de la fille en rouge qui habite chez moi. Ils ne comprennent pas, imaginent des choses qui ne sont pas. Son sexe rouge, par exemple. Et mes mains sur son corps. Et ma bouche sur sa bouche, sur ses seins, sur ses hanches qui balancent, et ma bouche affamée sur son ventre rouge, sur son ventre blond. Nue sous sa robe rouge, son sexe blond. Ils ne comprennent pas. Vous ne comprenez pas. Elle habite chez moi. Elle marche, frôle les murs de mon appartement, balance les hanches, et observe en souriant, accrochés aux murs, son sexe déchiqueté explosé projeté. Murs blancs maculés du sang rouge du sexe blond de la fille en rouge qui habite chez moi. Son sexe invisible qui me sourit, qui dessine sur les murs blancs une fille en rouge. Ses yeux sont gris. Sa robe est courte et ses jambes sont longues. Tout en haut est accroché son sexe.
crédit image : Emymagination