Dans Le Monde daté du 23 septembre 2009 est paru un article témoignage du journaliste Mustapha Kessous. Je vous invite à le lire d’un bout à l’autre.
Une terrifiante description du racisme ordinaire dans la France ordinaire, liste des humiliations qui de jour en jour se répètent, agressions racistes plus ou moins sournoises qui poursuivent et pourchassent toute personne en France qui ne porte pas le bon nom et/ou le bon visage. Réquisitoire implaquable contre une France qu’on n’aime pas.
Cette France, moi en tout cas je ne l’aime pas.
Cette France qui humilie des hommes et les violente. Cette France qui tolère qu’on humilie un homme et qu’on le violente parce qu’il s’appelle Mustapha ou autre, parce qu’il ressemble à un arabe ou autre. Cette France des terroirs fertiles en petites blagues racistes – humour franchouillard et aigri, crispé et minable, vieilli en fût de haine. Cette France, non je ne l’aime pas.
Et quand cette France se retrouve à être gouvernée par des hommes qui lui ressemblent ; quand elle tolère qu’un de ses ministres y aille lui aussi, et régulièrement, de sa petite blague bien grasse, suintante de bêtise, puante de racisme, insultante et méprisable ; quand elle feint cette France-là d’ignorer que le maintien en fonction de Brice Hortefeux est une gifle monumentale, une violence terrible, l’humiliation de trop pour tous ces hommes et toutes ces femmes qui en France subissent déjà quotidiennement le rejet racial ; quand elle en vient ainsi à se caricaturer elle-même et à perdre tout honneur, cette France non seulement je ne l’aime pas, mais je la vomis.
Moi, Mustapha Kessous, journaliste au « Monde » et victime du racisme
Brice Hortefeux a trop d’humour. Je le sais, il m’a fait une blague un jour. Jeudi 24 avril 2008. Le ministre de l’immigration et de l’identité nationale doit me recevoir dans son majestueux bureau. Un rendez-vous pour parler des grèves de sans-papiers dans des entreprises. Je ne l’avais jamais rencontré. Je patiente avec ma collègue Laetitia Van Eeckhout dans cet hôtel particulier de la République. Brice Hortefeux arrive, me tend la main, sourit et lâche : « Vous avez vos papiers ? »
Lire aussi : Brice Hortefeux dérape dans le racisme. Puis signer la pétition réclamant la démission de Brice Hortefeux, toujours honteusement ministre de l’intérieur et ministre des cultes.
Source : La France que je n’aime pas |