Donc, Valérie Trierweiler a commis un tweet dans lequel elle prend parti pour Olivier Falorni contre Ségolène Royal.
Et voilà aussitôt toute la blogosphère et le microcosme médiatique et politique qui s’emballe. Sans que personne ne s’interroge sur l’endroit d’où parle Valérie Trierweiler.
Est-elle une responsable politique ? Non.
S’exprime-t-elle en tant que journaliste ? Non plus, de toute évidence.
Son « statut » de femme du président la contraint-elle de s’aligner sur la parole de son compagnon ? Il ne manquerait plus que ça.
Valérie Trierweiler n’a, éventuellement, que le tort de la jalousie et de la rancune. Elle n’est en cette affaire que la nouvelle compagne qui a gardé une dent contre l’ancienne, et qui l’exprime. Ce n’est peut-être pas très joli mais c’est son affaire. Surtout, c’est humain et cela ne nous parle de rien d’autre que de la passion amoureuse et de ses excès.
Cela n’est en rien un fait politique.
On peut se complaire dans le people et le croustillant, on peut gloser sur ce qui n’est rien d’autre qu’une affaire d’ordre privé, le seul fait politique qui compte est que le Parti Socialiste ne soutient pas Olivier Falorni, que Martine Aubry a fait le job en allant à La Rochelle apporter son soutien à Ségolène Royal, que le petit jeu d’Olivier Falorni consiste à tenter de se faire élire avec les voix d’une droite qui veut la peau de Ségolène Royal, un trophée qui lui permettrait d’espérer éclipser médiatiquement sa défaite annoncée, que François Hollande lui-même s’est sans ambiguïté prononcé en faveur de Ségolène Royal : « Dans cette circonscription de Charente-Maritime, Ségolène Royal est l’unique candidate de la majorité présidentielle qui peut se prévaloir de mon soutien et de mon appui », a écrit le président de la République dans un message daté de ce lundi.
Bref, François Hollande est président de la République. Il a une compagne, des enfants, une famille. Chacun de ceux-là possède sa liberté de parole, à l’image de tout citoyen. Il ne s’agit en aucun cas d’une parole politique, encore moins d’une parole qui engage le président.
Dit autrement, ce que peut penser et dire Valérie Trierweiler n’a aucune valeur politique, n’a que le poids qu’on veut bien donner à sa parole, c’est-à-dire le poids de tous ceux qui considèrent qu’une femme est nécessairement solidaire de son mari ou de son compagnon, qu’elle ne serait finalement plus tout à fait une citoyenne à part entière, libre de sa parole et de sa conscience, voire même de ses passions.
Politiquement, Valérie Trierweiler n’est rien. Prendre conscience de cela ce sera peut-être aussi l’effet d’une présidence normale. Du moins peut-on vouloir l’espérer.