Dimanche, finalement, tu as trois solutions.
Tu restes chez toi. Peut-être parce qu’après le marathon tu seras fatigué. Ce serait ta seule excuse. Ou alors parce que vraiment, tu habites trop loin de Paris. Là encore tu pourrais à la limite être pardonné. Et deux trois autres petits motifs vaguement sérieux. Mais bon.
Ou bien tu vas à la Concorde parce que tu as entendu dire que Sarkozy souhaitait rassembler là – juste en face du Fouquets, il est incorrigible ! – la « majorité silencieuse ». Et que tu t’es dit qu’il parlait de toi peut-être, sans te douter que c’était là encore une entourloupette, sa dernière carte, son dernier coup, sa dernière tentative pour obtenir miraculeusement l’opportunité de te rouler dans la farine cinq ans de plus. La majorité silencieuse ? Il aurait pu aussi bien parler de la majorité invisible. Il ne la voit pas mais il la sent, c’est-à-dire qu’il la rêve. Il rêve qu’il existe encore quelque part suffisamment de monde à duper, à tromper, à trahir… Oui, tu peux aller à la Concorde si vraiment tu aimes qu’on te prenne pour un con. Il faudrait aussi d’ailleurs que tu ne sois pas contre l’idée de t’ennuyer à mourir, parce que le peuple de droite qui se réunit dans les beaux quartiers une fois tous les dix ans, c’est pas franchement délire niveau ambiance. Ils ont comme un pieu enfoncé dans le fondement qui leur donne une démarche plutôt raide et un vague sourire crispé, un peu rictus quand on s’aperçoit tout à coup qu’on a oublié le lubrifiant et que ça tire un peu sur le lifting.
Ou alors tu te détends et tu viens à Vincennes participer au grand rassemblement festif autour de François Hollande, histoire de conclure en beauté, dans la joie et la bonne humeur, une campagne qui si tout le monde y met du sien les 22 avril et le 6 mai prochains, devrait déboucher sur une belle victoire. C’est important d’en être, parce que vous pourrez ainsi être heureux d’en avoir été, parce que vous aurez contribué à quelque chose qui a de la valeur : la volonté collective d’un changement. Notre victoire plutôt que celle d’un seul. Allez, fais donc pas ta timide, viens avec.
Au programme :
- A partir de 12 heures 30 et toute l’après-midi : animations, ateliers pour les enfants, fanfare, stands pour déjeuner… ;
- Dès 13 heures : concerts et musique ;
- Vers 14 heures, Bertrand Delanoë prendra la parole, avant que François Hollande prononce son grand discours de fin de campagne.
Pour venir :
- en Métro : ligne 1, station Château de Vincennes
- en RER : ligne A, station Vincennes
- en Bus : ligne 46 depuis Paris
Et en attendant, pour faire monter l’envie, et parce que ce petit clip est un bonheur à voir comme à revoir…
