Nicolas Sarkozy annoncera sa candidature ce soir à la télévision, tout seul.
Le moins qu’on puisse dire est que ce faisant, il ne répondra pas à une attente du peuple.
Il s’affichera pourtant en candidat du peuple, face au candidat du système que serait François Hollande. Histoire sans doute de faire oublier qu’il est le président actuel, qu’il a un bilan catastrophique dans tous les domaines – lui qui réclamait qu’on le juge sur ses résultats ! – et que pendant cinq ans il s’est davantage appliquer à être le fidèle représentant du système – ses amis grands patrons, ses amis de la banque et de la finance, ses amis aux grandes fortunes – plutôt que celui du peuple.
Il est intéressant également de noter que ce candidat qui en appelle au peuple s’affranchit aujourd’hui sans vergogne des règles démocratiques de son propre mouvement politique dont les statuts stipulent pourtant que « Le Président de la République, à nouveau candidat, et qui souhaite le soutien de l’UMP, se soumet au vote du Congrès. » D’ailleurs François Fillon expliquait, en juin 2010 : « Le président a toujours dit qu’il y aurait, le moment venu, des primaires à l’intérieur de l’UMP pour désigner notre candidat. » » Même déclaration le 29 mars 2010 de Xavier Bertrand, alors secrétaire général de l’UMP : « Il a toujours été dit que, pour 2012, le candidat à la présidentielle serait choisi par les militants, qu’il soit président ou pas. » Mais Nicolas Sarkozy n’est pas à un reniement près et, on le sait, sa conception de la démocratie est à géométrie variable, une géométrie qui épouse toujours parfaitement ses propres intérêts.
Nicolas Sarkozy, tout seul, sera candidat.
Parce qu’il en a décidé ainsi.
Tout seul.
Rappelons que François Hollande a quant à lui été désigné candidat à l’élection présidentielle au cours d’une procédure de primaire, ouverte à l’ensemble du peuple de gauche. Et ce sont effectivement près de trois millions de personnes qui ont participé à sa désignation. Depuis, le candidat désigné par le peuple de gauche ne cesse de chercher à rassembler.
Nicolas Sarkozy, avant même d’avoir officiellement annoncé sa candidature – tout seul -, s’est lui déjà largement appliqué à diviser les Français, à les dresser les uns contre les autres, stigmatisant des chômeurs forcément fainéants et des immigrés forcément délinquants. Et ce n’est qu’un début.
Le peuple ? Mais il se contre-fout du peuple !
Il n’a d’autre ambition que de chercher à le manipuler.
A partir de ce soir, Nicolas Sarkozy, chaque jour jusqu’à la veille de l’élection, va promettre tout, n’importe quoi et son contraire. Tout seul.
Cela avait fonctionné en 2007.
En 2012, pour l’avoir pratiqué durant cinq ans, et avoir été trompés, cocufiés, méprisés mille fois, les Français savent désormais à qui ils ont affaire. Ils savent que s’il venait à l’emporter encore, le soir même il oublierait un peuple dont il se serait gargarisé le temps d’une campagne, et s’en irait fêter SA victoire au Fouquet’s, tout seul, c’est-à-dire entouré seulement de ses amis milliardaires – avant certainement d’aller se reposer de ses émotions sur le yacht de l’un d’entre eux.
Nicolas Sarkozy ne sera ce soir candidat que pour lui-même.
Ainsi qu’il a été président. Uniquement pour lui même.
Pour sa propre satisfaction personnelle.
A lui, tout seul.