Mettons bout à bout quelques petites choses que l’on sait :
Quand Sarkozy se déplace, pour faire des belles images pour les télévisions, des militants UMP figure une foule en liesse. Le peuple, lui, n’est pas convié.
Quand Nicolas Sarkozy se déplace, un cordon sanitaire est mis en place de manière à maintenir le tout-venant à distance. En particuliers les journalistes et les syndicalistes. Et seul TF1 a le droit de faire des images.
Quand Nicolas Sarkozy visite une usine, les cadres sont invités à revêtir un casque et un bleu de travail afin de figurer les ouvriers. Eux, les ouvriers, les vrais, peuvent rester à la maison et regarder les belles images de la télévision.
Quand Nicolas Sarkozy visite une usine, seuls les ouvriers plus petits que lui sont autorisés à se tenir avec lui dans le cadre de la caméra. Pour faire de belles images dans la télévision.
Quand Nicolas Sarkozy se déplace pour discourir sur la famille, des enfants – sans que leurs parents aient eu l’occasion de donner leur autorisation – sont recrutés dans un centre tout proche, placés sur le parcours du président avec des petits drapeaux bleu-blanc-rouge et invités à crier « Vive Sarkozy ! ».
Ou encore :
On se souvient par ailleurs d’un Nicolas Sarkozy qui avait tenté de placer son fils Jean, notoirement incompétent, à la tête de l’EPAD.
Plus récemment encore, Nicolas Sarkozy mettait à la disposition de son autre fils, Pierre, les moyens de l’Etat français et en particulier un avion Falcon, afin de le rapatrier d’Ukraine en raison d’une intoxication alimentaire bénigne. Coût de la facture, prélevée sur nos impôts : 40 000 euros.
Et afin que la famille soit au complet, un élu en Sarkofrance en arrive désormais à s’imaginer que ce pourrait être une bonne idée d’ériger une statue à l’effigie de Carla Bruni-Sarkozy – et toujours aux frais du contribuable, bien entendu.
Et j’en oublie…
Autant de petites touches qui disent beaucoup de ce président qui n’a jamais cessé d’être candidat et de son mépris pour la vérité et pour ce peuple dont il va demain se prétendre le candidat. Devant les caméras de TF1.
Mais le seul peuple que connait Nicolas Sarkozy est un peuple fictif, constitué d’ouvriers triés sur des critères de taille, des poignées de militants UMP en liesse, de petites têtes blondes manipulées, de journalistes sélectionnés et aux ordres… sans oublier le peuple du Fouquet’s, ses vrais amis pour lesquels il gouverne à coup de cadeaux fiscaux et de réductions de charges.
Pour les autres, de belles images qui, à force de matraquage et de mensonges, leur feront peut-être oublier le nombre de taxes qui en cinq ans auront augmenté, affaiblissant d’autant un pouvoir d’achat dont il avait promis qu’il serait le président. Leur feront peut-être oublié que c’est beaucoup à ce président qu’ils doivent d’être dans la situation dans laquelle ils se trouvent aujourd’hui et qui ne s’est certainement pas améliorée en cinq ans, en dépit de toutes les belles promesses qui avaient été faites – et qui seront renouvelées dès demain.
Car si le bilan de Nicolas Sarkozy est désastreux, il faut pourtant se garder de parler de l’échec d’une politique. Ce serait un échec si cette politique visait en effet à améliorer le sort du plus grand nombre, le sort de ceux qui ne sont pas suffisamment bien nés ou que la vie n’a pas suffisamment favorisés. Cette politique – celle de Sarkozy, celle de la droite partout dans le Monde – elle ne vise qu’à garantir aux puissants de conserver et de consolider leurs positions. C’est manifestement une splendide réussite.
Seule une bonne propagande serait en mesure de convaincre les Français de dire encore.
Oh oui, Nicolas, mets-la moi plus profond, encore.
Cela a parfaitement fonctionné en 2007.
Une bonne propagande.
Jouer avec les peurs et les fantasmes, aussi.
Et ne s’abstenir d’aucune nouvelle promesse.
Prendre les Français pour des cons.
Ce ne serait pas la première fois que cela fonctionne.
C’est qu’on est toujours sensible à une bonne déclaration d’amour.
Et plus encore quand la vie nous a fragilisés.
On a alors tellement envie d’y croire.
Crédit : Illustration spéciale Saint-Valentin par SaT
