En 2012, le pouvoir d’achat des Français a fait les frais d’une hausse de 14 milliards d’euros de hausses d’impôts. Sur ces 14 milliards, 10 milliards sont les fruits de mesures fiscales prises par la droite et le gouvernement Sarkozy-Fillon. Voilà pour l’argument du matraquage fiscal dont l’UMP nous rabâche les oreilles.
L’UMP devrait d’ailleurs faire doublement, voire triplement profil bas sur le sujet, sachant que l’essentiel des 10 milliards d’euros de hausse d’impôts dont la droite est responsable se répartit de manière équivalente sur l’ensemble des foyers, sans distinction de leurs revenus, et donc pèse en réalité davantage sur les classes populaires et les classes moyennes. Et cela aurait été pire encore si la gauche et François Hollande n’était pas revenu sur la hausse de TVA voulue par Sarkozy et voté par l’UMP début 2012 et qui devait entrer en vigueur au mois de septembre suivant.
Quadruplement en réalité, parce que la droite n’a de cesse de nous faire le coup du « il faut d’abord réduire les dépenses avant d’augmenter les impôts ». Or en 2012, alors que l’UMP était au pouvoir, la baisse du déficit structurel a été de 1,4 points, dont 0,3 point seulement était lié à la baisse des dépenses, les 1,1 points restants, soit 22 milliards d’euros, étaient liés à la hausse des impôts à la mode Sarkozy. Et en 2011 ce fut pis encore, le déficit structurel n’avait baissé que de 0,8 point… exclusivement du fait de la hausse de la pression fiscale, sans la moindre baisse des dépenses.
Pour ce qui concerne la question des classes moyennes, dont la droite prétend vouloir prendre la défense, la réalité est toute entière contenue dans ce graphique réalisée par l’observatoire des inégalités :
A noter que les revenus dont il s’agit ici, sont les revenus nets, après impôts, prestations sociales incluses (donc y compris les allocations familiales)…
Ainsi, un foyer avec deux enfants ayant un revenu supérieur à 5 000€ ne peut pas se considérer comme appartenant à la classe moyenne. Il fait partie des 20% des foyers les plus riches. Ça ne signifie pas que la vie est nécessairement facile pour ce foyer, du moins est-elle moins difficile que pour 80% des foyers français.
Rappelons alors que la réforme du plafonnement du quotient familial annoncé hier par le premier ministre « ne touchera que 12% des familles », à savoir « celles dont le revenu mensuel net est (pour les familles de deux enfants) supérieur à 5 850 euros ». A 5 850€ par mois, cette famille est déjà bien au-delà de ce qu’on peut appeler classe moyenne.
Résumons : la droite au pouvoir augmente les impôts des classes populaires et des classes moyennes et, dans l’opposition, défend les intérêts des classes supérieures et des plus riches.
Si vous voulez aller un peu plus loin dans la définition de ce qu’est la casse moyenne, je vous suggère – en sus donc de l’étude réalisée par l’observatoire des inégalités – ce très bon article du Monde : « Classes moyennes » : un marqueur politique à la définition plus que floue.
On peut par exemple y lire ceci : « Nombre de personnes gagnant 3 000 ou 4 000 euros par mois s’estiment en toute bonne foi membres de ce club de la « classe moyenne ». Ces cadres ou professions libérales l’ignorent le plus souvent, mais ils ne sont pas du tout dans les classes moyennes. »