C’est fait. L’ensemble des responsables politiques ont pris leurs responsabilités.
L’ensemble de la gauche socialiste est, depuis longtemps, rassemblée derrière son candidat et soutient à travers lui un projet marqué à gauche et ambitieux pour la France et pour l’Europe, un projet pour le changement et la justice.
L’ensemble de la gauche écologiste a sans faillir, au soir même du premier tour, apporté son soutien à François Hollande.
L’ensemble du Front de gauche, partis de gauche et communiste réunis, Jean-Luc Mélenchon et Pierre Laurent en tête, a sans ambiguïté appelé à voter pour François Hollande et à faire battre Nicolas Sarkozy.
De même au NPA…
L’ensemble de la gauche donc, mais également une partie de la droite. Ou plus exactement tout ce qui à droite n’est pas à l’UMP, tout ce qui a droite n’est pas soumis à Nicolas Sarkozy.
Jacques Chirac, qui connait son Nicolas Sarkozy sur le bout des doigts, sait de quoi il est capable et s’est peut-être aussi souvenu – enfin ! – qu’en 2002 la gauche avait su ne pas traîner les pieds pour faire battre Jean-Marie Le Pen en votant pour lui.
Les principaux dirigeants du Modem, de Jean-Luc Bennahmias à Philippe Douste Blazy, en passant par Marielle de Sarnez, ont dans leur grande majorité déclaré qu’ils voteraient François Hollande.
Et puis Corinne Lepage, Azouz Begag, Dominique Versini, Jean Peyrelevade et tant d’autres encore.
Et maintenant François Bayrou !
Et en réalité, au sein même de l’UMP, on devine sans peine que beaucoup qui se taisent n’en pensent pas moins.
Et puis, il y a la société civile. Les gens de lettres et de culture, les acteurs de l’éducation, les sportifs, les artistes, les féministes, les médecins, les magistrats, les chercheurs, tout ce que la France compte d’intelligence et de talents, tant qu’il est en réalité plus facile de faire le tour de ceux qui se sont ralliés à Nicolas Sarkozy, j’ai nommé : les frères Bogdanov, Christian Clavier, Mickaël Vendetta et quelques autres…
Tout cela n’est pourtant qu’un gigantesque trompe-l’œil.
Nicolas Sarkozy est en effet un homme seul, plus seul que jamais, y compris au sein de sa propre famille politique. Cela sert d’autant plus sa stratégie du candidat anti-système.
La gauche n’a en effet jamais été aussi près de gouverner à nouveau le pays. Mais justement, il n’y a rien qui mobilise tant la droite que la terrifiante perspective de voir la gauche prendre le pouvoir.
Certes, les sondages annoncent depuis des semaines la victoire de François Hollande. Pourtant, l’écart entre les deux candidats n’a jamais été aussi faible qu’en cette dernière semaine. Et la tendance demeure orientée à la hausse pour Nicolas Sarkozy.
Alors si en effet toutes les conditions sont réunies pour que la France puisse enfin se débarrasser de Nicolas Sarkozy, se passer d’avoir à en reprendre pour cinq années supplémentaires – et je vous laisse imaginer ce que serait le second mandat d’un Sarkozy qui serait parvenu à se faire réélire seul contre tous au prix d’un alignement sur les thèses xénophobes défendues par le Front National -, il reste un homme qui possède encore la faculté de faire gagner Nicolas Sarkozy et cet homme, c’est toi.
Oui, cet homme c’est toi. Et il se pourrait donc aussi bien que cet homme se révèle être une femme.
C’est toi pour peu que tu en viennes à imaginer que Sarkozy serait déjà battu avant même que tu n’aient voté, au point qu’il ne serait pas même utile que tu te déplaces, que tu fasses l’effort de mettre un bulletin Hollande dans l’urne. Sarkozy ne se couchera pas de lui-même et la droite saura se mobiliser comme jamais pour se garder d’une victoire de la gauche. Sarkozy, il te faudra toi-même aller l’enterrer.
Le 6 mai 2012 sera le jour où tu auras contribué à dégager Sarkozy. Ou bien, et c’est ton choix, ta responsabilité citoyenne, le 6 mai 2012 pourra rester dans ta mémoire comme le jour où tu auras permis à Sarkozy de triompher et au cauchemar de continuer.