Nicolas Sarkozy avait réussi l’exploit de nous faire presque regretter Jacques Chirac. Jean-François Copé, c’est l’actuel secrétaire général de l’UMP et l’homme qui dans quelques années, si tout continue à aller mal, nous fera presque regretter Nicolas Sarkozy. Du moins en a-t-il l’ambition. C’est glaçant.
Le grand copain de Jean-François Copé est un certain Ziad Takieddine, homme d’affaire franco-libanais, soupçonné d’avoir versé des rétrocommissions dans le cadre des contrats de ventes d’armes au Pakistan et à l’Arabie saoudite.
En marge de cette affaire Karachi, les juges Renaud Van Ruymbeke et Roger Le Loire enquêtent actuellement sur les relations entre les deux hommes et qui pourraient être un peu plus qu’amicales.
Ainsi, Ziad Takieddine aurait versé des fonds en espèces à son ami Jean-François Copé pour des travaux dans son appartement de la rue Raynouard, 160 m2 dans le XVIe arrondissement de Paris.
Ainsi, Jean-François Copé disposerait d’une soeur qui disposerait elle-même d’un compte en Suisse, ouvert en juillet 2005 et qui serait susceptible de servir de « compte de passage » dans les transferts d’argent entre Ziad Takieddine et Jean-François Copé.
Ainsi, Ziad Takieddine serait décidément un très bon camarade puisqu’il aurait payé l’ensemble des frais – avion, hôtel et frais de bouche – d’un voyage à Londres pour Jean-François Copé, sa femme et leurs deux enfants. Et puis d’un autre à Beyrouth, au Liban. Et puis d’un autre à Venise, Italie.
Vous, je ne sais pas, mais moi quand des amis m’invitent à passer des vacances avec eux, ils ne me paient pas mes billets d’avion et j’insiste pour partager les frais. J’ai pourtant de très bons amis.
Il semblerait que le voyage à Beyrouth de la famille Copé aurait à lui seul couté 19 000 euros, payé donc par Ziad Takieddine. 19 000 euros ! Je ne sais pas même comment il est possible de dépenser une telle somme en un seul voyage.
Mais ce n’est pas tout, Ziad Takieddine a également offert une Rolex à son ami Jean-François Copé, pour son anniversaire. En or blanc, déclare Ziad Takieddine. En acier, conteste Jean-François Copé. Quelques milliers d’euros dans tous les cas.
Admettons que tous ces cadeaux ne soient effectivement que des marques d’amitié. Ce sont tout de même plusieurs dizaine de milliers d’euros de cadeaux qui, il me semble, devraient être considérés, du moins pour partie, comme des dons manuels et de fait soumis à l’impôt. Et cela d’autant plus que Ziad Takieddine lui-même ne paie pas d’impôts.
Quoi qu’il en soit, Jean-François Copé a bien de la chance d’avoir un tel ami et n’avoir aucun scrupule à profiter de ses largesses. Profiter, que dis-je, s’en goinfrer !
On rappellera utilement qu’un smicard gagne en une année de labeur un peu moins de 13 000 euros, qui ne lui suffisent généralement pas pour se loger et se nourrir.