« Tu veux savoir si, pour des raisons de communication politique, Sarkozy a décidé de l’heure de la mort d’un homme ? Eric Lalès était dans un état désespéré depuis hier après-midi. Après une discussion avec les médecins, sa femme a demandé à ce qu’on le débranche. Il était en état de mort clinique, de mort cérébrale. L’annonce de sa mort est tombée en même temps que celle de la visite de Sarkozy : tu imagines que ça tombait mal… Les réseaux sociaux de policiers ont pleuré sa mort hier soir à partir de 23h. Comment se fait-il que le président de la République puisse « partager les derniers instants » de ce policier 20 heures plus tard ? Les politiques ont demandé à ce que la nouvelle ne soit pas annoncée. Sarkozy n’a pas vu Eric Lalès vivant. »
C’est Olivier Bonnet, journaliste indépendant, qui rapporte ainsi les propos tenus par Marc Louboutin, policier en retraite et écrivain, propos confirmés par un membre du personnel de l’hopital et révélant que le policier était en état de mort cérébrale avant la visite présidentielle.
Olivier évoque « l’ignoble mascarade funèbre de Sarkozy », décrivant un « président-candidat en mal de voix sécuritaires qui vient danser sur un cadavre en s’appropriant littéralement son agonie, qu’il prétend avoir partagée ». « Jusqu’où l’indécence peut-elle donc être repoussée ? », s’interroge-t-il.
Juan parle de son « envie de pleurer, de vomir, de taper » quand il a appris cette « manipulation médiatique de la pire espèce ».
Romain Pigenel décrivait la morbide indécence d’un président qui alors qu’il se rendait au chevet d’un policier mourant prenait soin de signaler sa présence – de ce géolocaliser, comme on dit – en cet hôpital via l’application pour smartphone, Foursquare. Bref, un président qui jouait à devenir mayor de l’Hôpital Nord de Marseille devant lequel il prétendait un peu plus tard avoir assisté aux « derniers instants de vie » d’un homme. Mais l’homme, le policier, était en réalité déjà mort depuis une vingtaine d’heures et la petite indécence que décrivait Romain semblait devenir anodine devant une indécence bien plus effroyable, forcément inqualifiable.
Et Nicolas de qualifier l’ignoble communication présidentielle. Et Cycee de confier son sentiment d’écoeurement. « Jusqu’où ira-t-il ? », se demande-t-elle, mais on croit désormais savoir que ce type ne connait aucune limite dès qu’il s’agit de récupérer des évènements pour jouer avec les sentiments des électeurs et les tromper. Sarkozy joue avec la mort, titre Yann pour communiquer « le choc » et « l’écoeurement » ressenti devant « la mesquinerie » de ce tout petit président que nous avons et qui nous fait honte.
Quant à David, il se contente de mentionner qu’un homme est là mort une fois de trop, et de pointer le « cynisme » présidentiel. Cynisme que Rimbus décrit également : « Il fallait fabriquer une histoire, l’héroïque héros qui meurt dans les bras du président, qui attendait cette visite avant de partir, comme pour recevoir une extrême-onction» ou, pour reprendre le titre de Romain Blachier, « Quand Sarkozy joue avec la vie et la mort d’un policier pour faire un coup médiatique ».
Pourtant, cette histoire qui dit beaucoup du désastre pour la France d’avoir ce minable pour Chef d’Etat, cette histoire ignoble ne sera connue du grand public, de cette immense majorité de Français qui ne lisent pas les blogs, que si la presse écrite nationale, les radios et télévisions ne s’y trouvent contraintes par les nombreux coups de pieds au cul que vous leur donnerez en visitant les différents liens présents dans ce billet, veillant à partager chacun d’entre eux sur les réseaux sociaux, cliquant avec soin et méthode sur les boutons de partage Facebook, Twitter et Google +, par exemple. Parce que l’influence n’est pas dans les blogs mais dans les lecteurs de blogs. Les influenceurs, c’est vous !
Aujourd’hui, dans les médias, tout ce à quoi se résume cette tragique histoire de la récupération politique de la mort d’un policier c’est que Nicolas Sarkozy promet des fusils à pompe aux brigades anticriminalité. Fusils à pompe contre kalachnikovs, elle est pas belle la France ?!