Lulli, chapitre 1 – roman pour ebook
Dans la série « j’expérimente l’édition au format ebook », j’ai résolu de publier mon premier roman – Lulli – sous forme de livre électronique (.epub) et de le diffuser via ce blog au rythme d’un chapitre par semaine.
Fidèle à la nature de ce site, c’est-à-dire à sa raison d’être – avoodware.com -, les 12 chapitres que comporte ce roman seront donc successivement disponibles pour un téléchargement gratuit.
Aujourd’hui donc, le chapitre 1 – à lire sur iPhone, iPod Touch, IPad ou toute liseuse supportant le format epub : Cybook, Sony Reader, Kindle… , voire sur votre ordinateur – c’est possible et sans difficulté – mais ce serait dommage.
Pour en savoir plus sur le format .epub et la lecture d’ebooks, rendez vous sur la page ebooks et le format epub…
Les commentaires de chaque billet vous permettront, si vous le souhaitez, de partager entre vous – et avec moi – vos impressions de lecture, au fil de celle-ci ou bien à son terme (qu’il soit prématuré ou non). N’hésitez pas.
Bonne lecture !
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Les premières lignes du chapitre 1 :
L’homme est grand, massif, une odeur de pipe l’accompagne. Il pousse la porte et entre dans la chambre de l’enfant, il pose ses pieds avec précaution sur le sol – ses chaussures vernies crissent légèrement sur le parquet, dans le silence. Il fait nuit. L’homme est le père de l’enfant, il avance sans bruit jusqu’au lit, sans bruit, comme s’il craignait de réveiller l’enfant endormi, ce petit garçon qui n’a pas quatre ans encore et qui dort comme seul un enfant sait dormir, qui dort tout entier et ne se doute pas que son père est là, dans sa chambre, et qui s’apprête à le réveiller.
La lumière tamisée d’une petite lampe veille sur le sommeil de l’enfant. Quand il ne dort pas, la nuit, le petit garçon a peur du noir, il est loin encore d’être un homme. Un homme, ça n’a pas peur du noir, c’est ce que dit souvent le père, il éteint la veilleuse et l’enfant se met aussitôt à pleurer, parce qu’il ne veut pas que l’on éteigne la lumière, ni que l’on ferme la porte : il a trop peur dans le noir. Il ne faut pas, dit le père, il ne doit pas pleurer, il est grand maintenant, un grand garçon, un petit homme déjà.
Ce n’est pas vrai, il est très loin encore d’être un homme. Il n’y a pas de femmes dans sa vie d’enfant, seulement une mère, et aussi sa nourrice, sa maîtresse à l’école et d’autres êtres nimbés de douceur et qui le protègent, qui font en sorte qu’il ait un peu moins peur dans le noir, la nuit, et qui ne sont pas des femmes puisque lui n’est pas un homme encore. L’enfant ne sait pas même ce qu’est une femme, ne sait rien encore de ce qu’elles sont, ni de ce qu’elles font aux hommes, il ignore comme elles sont en vérité bien plus redoutables que la nuit et l’obscurité.
Un jour viendra où lui sera révélée l’existence des femmes, et alors oui il lui faudra prétendre qu’il n’a plus peur du noir, et non plus des femmes, qu’il n’a pas peur non plus des femmes. Il dira « Je suis un homme », il prendra des poses viriles et des femmes qu’il aura eu l’illusion de séduire s’exhiberont devant lui, des femmes nues, lascives, avec leurs yeux qui brillent et leurs lèvres humides, bras et cuisses grands ouverts, et qui l’inviteront en elles, à venir en elles. Et quand bras et cuisses refermés sur lui, le pressant contre leurs mamelles durcies, elles l’attireront loin dans leur antre sombre, leur antre secret, moite et inquiétant, toujours plus loin dedans, alors il devra prétendre que non, bien sûr non, il n’a pas peur de ça, de tout ce noir au fond des femmes, lui qui est un homme maintenant.
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Source : Lulli – chapitre 1
A suivre : Lulli, chapitre 2…