Juin 012010
 

le conflit au proche et moyen-orientUne décennie après l’autre, la même histoire recommence. Tandis que le chemin vers la paix est connu de tous – la reconnaissance mutuelle de deux Etats souverains dans des frontières définies et intangibles, garantissant le droit à la sécurité des populations israéliennes et palestiniennes – quelques fanatiques, poursuivant pour les uns le rêve impérialiste et messianique d’un Grand Israël, pour les autres l’anéantissement de l’Etat Juif sur la terre de Palestine, s’évertuent à verser le sang et attiser les haines.

Et toutes les puissances du Monde, dont chacune continue d’évaluer cyniquement ses propres intérêts géopolitiques dans une région poudrière, de ne surtout rien faire qui tienne avant tout compte des populations, ces hommes et femmes qui sont nés dans la guerre et le ressentiment, qui ont connu la souffrance et la mort, l’ont expérimenté cruellement au plus proche de leur chair, qui n’aspirent qu’à connaître enfin la paix, c’est-à-dire la vie – parce qu’ils sont tout simplement comme nous.

Et les exaltés, les cons et les salauds, les fanatiques qui entretiennent la guerre avec un soin puant ne sont ni d’un seul camp ni seulement « là-bas ». Ils sont partout, ici aussi, en France, qui parlent de paix… et aussitôt choisissent leur camp pour y mener leur petite part d’une guerre où ils ne risquent rien. La main sur le coeur, ils s’imaginent en blanches colombes et ne se rendent pas compte qu’ils braillent comme de vulgaires mouettes, oiseaux stupides et querelleurs, vautours des mers et qui se nourrissent parmi les ordures.

Il n’y aura jamais de paix que lorsque cesseront toutes les menaces, toutes les provocations, toutes les atrocités, lorsque chacune cessera d’être le prétexte qui justifiera la suivante, lorsqu’on voudra bien comprendre que s’il existe deux camps qui doivent s’affronter, il ne s’agit pas d’Israël agressé contre les terroristes sanguinaires, pas plus qu’il ne s’agirait du peuple palestinien opprimé contre l’impérialisme totalitaire de l’état juif. Seuls existent le camp de ceux qui veulent sincèrement la paix et savent que cela passe nécessairement par compromis et renoncements, et celui de ceux qui perpétuent une guerre en laquelle ils savent pouvoir nourir leurs petits intérêts particuliers, là-bas comme ici, là-bas comme partout – mais c’est pire encore lorsqu’on se contente de faire la guerre par procuration, le cul bien au chaud, où l’on évoque l’empathie pour simuler une souffrance dont on ignore tout et qu’on sait n’avoir jamais à connaître, jamais intimement.

Et s’il faut évoquer l’actualité – mais elle n’est que le même écho qui se répercute depuis plus d’un demi-siècle -, je me contenterai simplement de remarquer que pas davantage que les faucons du gouvernement israéliens, les vrais cons sur leurs petits bateaux ne se sont un instant préoccupé sincèrement du sort tragique des populations victimes à Gaza d’un blocus inique – mais aussi d’un Hamas qui terrorise également à domicile. Tous savaient que le convoi baptisé « humanitaire » ne parviendrait jamais à des destinataires prétextes et otages, car rien ne fut fait pour qu’il obtienne la moindre chance d’y parvenir. Toujours cette alliance objective de ceux dont la guerre est l’intérêt commun. Là-bas – où l’on en meurt – comme partout, et en particulier ici – où l’on se complait, la main sur le coeur, oeillères bien ajustées, à déclamer une partition écrite à l’avance, toujours la même et qu’on sait – depuis le temps – parfaitement vaine.

Pis que les faucons : les mouettes !

Source : Faucons va-t-en-guerre et vrais cons terroristes