Août 012008
 

Toujours des hommes bâtissent des murs pour se protéger et, ce faisant, s’y enferment avec ceux qu’ils veulent reconnaître pour leurs semblables. Ces hommes-là, derrière leurs hauts murs, inaccessibles à tous ceux qui sont en dehors de leur petit monde docile et apprivoisé, sont désespérants.

Embruns a publié une petite heure avant la sortie du nouveau classement Wikio un billet façon vierge effarouchée accouplée au chevalier blanc qui se la pète… dans lequel il demande de ne plus figurer dans le classement Wikio.

Bruce Springsteen - the BossEmbruns a donc écrit sa petite bafouille :

« M. Wikio,
Merci de bien vouloir m’enlever dans les meilleurs délais de votre classement ridicule. Votre bousin ne m’apporte que des désagréments. Je n’ai pas besoin de plus de visibilité et je tiens à garder intact l’heureux écosystème qui gravite autour de mon carnet Web. Je ne tiens pas non plus à être intégré sans mon accord dans un outil qui manque tant de transparence sur ses tenants et aboutissants.
Je vous prie également, par la même occasion, de vous abstenir de republier publiquement la moindre portion de mon flux XML.
Meilleures salutations.
Laurent Gloaguen.
« 

Lisant cela, je me suis quant à moi permis de dire, dans les commentaires du dit brillant billet, ce que j’en pense – tellement ça me semble encore plus con qu’orgueilleux, cette démarche :

« Bah alors ça comme requête, c’est totalement débile ! Ton blog est public, en parle qui veut, même ce cher M.Wikio. Hey, Embruns, c’est le oueb, tu te rappelles !
Tant que t’y es, je te suggère ce billet, ça marche aussi :

Mme Google,
Merci de bien vouloir m’enlever dans les meilleurs délais de votre base de référencement ridicule. Votre bousin ne m’apporte que des désagréments. Je n’ai pas besoin de plus de visibilité et je tiens à garder intact l’heureux écosystème qui gravite autour de mon carnet Web. Je ne tiens pas non plus à être intégré sans mon accord dans un outil qui manque tant de transparence sur ses tenants et aboutissants.
Je vous prie également, par la même occasion, de vous abstenir de republier publiquement la moindre portion de mon flux XML.
Meilleures salutations.
Laurent JeC+koiInventerPourFaireleMalin »

Ce cher Embruns a choisi de censurer ce commentaire et invoque pour ce faire la raison suivante : « J’ai supprimé votre commentaire qui me traite de débile, vous ne faites justement pas partie de l’écosystème.« 

Ce à quoi j’ai pondu la réponse suivante : « C’est la requête que je juge débile et c’est sans ambiguïté ce qui était écrit. De même que je trouve maintenant cette censure parfaitement stupide. Quant à vous, je ne vous connais pas et je ne me permets pas de vous qualifier. Eventuellement, je dirais que vous n’êtes décidément pas beau joueur. Rassurez-vous, ce n’est pas bien grave.« 

Il me faut ici maintenant ajouter – même si ce n’était pas d’avantage ambigü – que c’est à la démarche d’Embruns qu’il faut attribuer le qualificatif de « plus con qu’orgueilleux ».

Après, on me dira qu’un individu se définit d’après ses actes. Ce n’est pas faux, mais cela sous-entend l’ensemble de ses actes. Un billet (ou même un blog tout entier) ne saurait se substituer à l’ensemble des actes d’un individu.

Bref, quelle que soit l’importance que lui-même se donne, Laurent Gloaguen ne m’intéresse pas et je le dis sans offense. Je réagis à ce qui me fait réagir – en l’occurence, quelques mots qui me semblent risibles (mais aussi révélateurs d’une forme de pensée) pondus par (mais c’est accessoire) un dénommé Embruns.

Je trouve étrange et fascinant à quel point, même sur un espace aussi libre et à la fois protecteur que le oueb, certains se trouvent encore comme apeurés et bridés, au point de chercher à toute force à se protéger de l’Autre qui les perturbe, qui déforme l’image qu’ils cherchent à donner d’eux-mêmes – et d’abord à eux-mêmes.

Tout bien réfléchi, c’est d’ailleurs sur le thème de « l’écosystème à préserver » qu’il serait le plus intéressant de se pencher. Pour faire court, ça me fait penser à ces fermiers du Far West qui voulurent mettre des barbelés sur la prairie. Toujours des hommes bâtissent des murs pour se protéger et, ce faisant, s’y enferment avec ceux qu’ils veulent reconnaître pour leurs semblables. Ces hommes-là, derrière leurs hauts murs, inaccessibles à tous ceux qui sont en dehors de leur petit monde docile et apprivoisé, sont désespérants.

Source : J’ai été censuré chez Embruns

Crédit photo : Raphael Goetter