Elle avait une poitrine opulente, deux merveilles de soie. Alors j’ai plongé, supposant avec grand tort que la profondeur de ses mamelles pouvait présager d’un grand cœur. Mais voilà, chez elle, contrairement à l’idée reçue, abondance mammaire et générosité ne faisaient pas bon ménage, et j’ai réalisé trop tard qu’un cœur n’avait aucune chance de s’être épanoui là, comprimé qu’il était par une poitrine qui occupait en vérité bien davantage que cet espace imposant en avant d’elle. Elle vous aurait étouffé avec plutôt que de vous autoriser un accès vers son intérieur palpitant. J’y ai survécu et je peux aujourd’hui témoigner qu’il est des rencontres qui forgent vos goûts plus sûrement que l’image fantasmée d’une mère et le souvenir inconscient des moments délicieux où, le visage enfoui dans le moelleux du sein maternel, un téton à portée de succion et un rot en attente, on touchait en cet endroit au paradis. D’aucuns soupireront toute une vie après ce bien-être infantile, je suis quant à moi définitivement revenu de cet amour régressif qu’on a pour les gros seins.
Nov 292005