Le bon, la brute et les tourtereaux, c’est le film qu’on nous joue actuellement. On aurait également pu l’intituler William, Kate, Oussama, Jean-Paul et les autres.
C’est en tout cas un de ces deux titres que j’aurais pu choisir pour mon billet, si j’avais eu quelque chose à dire sur ces sujets dont on nous rabâche les oreilles à coup d’éditions spéciales successives, depuis une semaine. Depuis des années, en vérité.
Un futur roi de pacotille a épousé une chasseuse de dot. Oh, la jolie robe de mariée ! s’est extasiée une foule abrutie. Pendant ce temps-là, à Fukushima…
Un pape mort est béatifié sous les acclamations mystiques d’une foule béate. Qu’on en fasse un saint ! a-t-on aussitôt réclamé. Sur le continent africain, paraît-il, le sida continue de tuer par millions.
Un autre illuminé, assassin ignoble, est exécuté pour assouvir l’appétit de vengeance d’une foule impudique. Justice est faite ! ont bêlé les humains, une bave écumante tombant de leurs lèvres barbares. Victoire ! ont-ils enchaîné en se frappant la poitrine de leurs petits poings simiesques. Partout dans le monde, hommes, femmes et enfants meurent de faim, de froid ou de maladie. Ou bien survivent dans la faim, le froid ou la maladie, sous le regard indifférent d’une foule, trop occupée, son oeil cyclopéen rivé sur l’écran de la télévision, où de belles histoires leur sont contées et qui ne les concernent pas.
Le programme à venir est alléchant, qui s’appellera peut-être Nicolas et Carla attendent un enfant. Episode 1 : la grossesse (ou Carla toujours aussi belle). Episode 2 : l’accouchement (ou Carla refuse la péridurale). Episode 3 : l’allaitement (ou les nichons de Carla). Episode 4 : le baptême (vous pariez ?). Episode 5 : les affiches électorales (je t’aime, mon papa)…
The show must go on.