Mar 302006
 

C’était à cinq o’clock que sortait la marquise
Pour de fin fond du nez exciter les arceaux
La découverte alors voilà qui traumatise
Et tout vient signifier la fin des haricots

Il déplore il déplore une telle mainmise
Le vulgaire s’entête à vouloir des vers beaux
L’un et l’autre ont raison non la foule imprécise
À tous n’est pas donné d’aimer les chocs verbaux

Le poète inspiré n’est point une polyglotte
Le lâche peut arguer de sa mine pâlotte

Les croque-morts sont là pour se mettre au turbin
Ne fallait pas si loin agiter les breloques
Grignoter des bretzels distrait bien des colloques
Le mammifère est roi nous sommes son cousin

Sonnet composé à partir et extrait de « Cent Mille Milliards de Poèmes » , de Raymond Queneau

Composez le vôtre… et placez-le en commentaire, ci-dessous.

NB : Au cas où il vous viendrait la bonne idée d’acheter le livre, ayez bien soin de noter cette utile précision, apportée par Queneau lui-même : « En comptant 45s pour lire un sonnet et 15s pour changer les volets à 8 heures par jour, 200 jours par an, on a pour plus d’un million de siècles de lecture, et en lisant toute la journée 365 jours par an, pour 190 258 751 années plus quelques plombes et broquilles (sans tenir compte des années bissextiles et autres détails) », soit tout de même près de 200 millions d’années…

 

Un parmi « Cent Mille Milliards de Poèmes » : le mien !